Un mégacontrat à l’horizon ?
Selon La Tribune, dans un courrier adressé à Dassault Aviation, New Delhi a confirmé son intention d’aller de l’avant avec un projet de commande historique. L’Inde envisage en effet d’acquérir 114 Rafale afin de renforcer significativement les capacités de l’Indian Air Force.
Cette démarche, également relayée par The Times of India, prévoit la présentation d’une proposition d’« Acceptance of Necessity » (AoN) au Defence Acquisition Council (DAC) dès octobre 2025. Une fois cette étape franchie, une décision finale du gouvernement indien pourrait intervenir rapidement, ouvrant la voie à l’un des plus importants contrats jamais conclus par Dassault Aviation.
Si cette acquisition se confirme, l’Inde deviendra la deuxième marine au monde, après la France, à s’équiper du Rafale M et surtout le premier pays exportateur à adopter cette version navale de l’avion de combat, marquant une étape stratégique majeure pour l’industrie aéronautique française.
Pourquoi un tel besoin ?
L’Indian Air Force fait face à un vieillissement de sa flotte et à une pression croissante à ses frontières. Plusieurs escadrons approchent de leur limite opérationnelle, et la mise à la retraite progressive des MiG-21 accentue ce déficit capacitaire.
Pour répondre à cette urgence, l’option privilégiée serait un accord gouvernement à gouvernement (G2G) directement avec Dassault. Ce mode de contractualisation, déjà utilisé par le passé, permettrait de gagner du temps, de réduire les coûts et de faciliter la logistique, contrairement à un appel d’offres international plus long et complexe.
Une commande déjà engagée pour la Marine
Cette future acquisition viendrait compléter un contrat majeur signé début 2025 : l’Inde a officialisé l’achat de 26 Rafale Marine, pour un montant de 7,4 milliards USD (≈ 6,8 milliards €).
Ce programme comprend non seulement les avions, mais aussi les systèmes d’armes, les pièces détachées, la formation des équipages et un soutien logistique complet. Ces appareils viendront équiper l’INS Vikrant, porte-avions emblématique de la marine indienne.
Vers une production locale ?
Dans la lignée de l’initiative Make in India, Dassault Aviation a conclu un partenariat avec Tata Advanced Systems pour produire une partie des fuselages de Rafale à Hyderabad. Une première historique, puisque ce sera la première fois que cette section critique de l’avion sera fabriquée en dehors de la France.
La nouvelle usine est attendue pour 2028, avec une capacité de deux fuselages par mois. Ce projet illustre la volonté indienne de développer son autonomie industrielle et d’acquérir un savoir-faire technologique stratégique dans le domaine aéronautique.
Une étape décisive pour l’Inde et pour Dassault Aviation ?
En effet, l’Inde se trouve aujourd’hui à un tournant majeur dans sa politique de modernisation militaire. Avec la signature des 26 Rafale Marine et la perspective d’une commande record de 114 Rafale supplémentaires, New Delhi consoliderait à la fois sa puissance aérienne et maritime.
À cela s’ajoute un volet industriel stratégique : la production locale des fuselages en partenariat avec Tata, véritable symbole de transfert de compétences et de coopération renforcée entre la France et l’Inde.
Ces évolutions marqueraient non seulement un record d’exportation pour Dassault Aviation, mais aussi un pas décisif vers l’autonomie stratégique de l’Inde.